On a longtemps associé le voyage à l’idée de “voir le plus de choses possible en un minimum de temps”. C’est le fameux itinéraire où l’on coche des villes, des pays ou des attractions comme on coche une liste d’achats. Le slow travel propose l’inverse : voyager moins vite, mais mieux.

Concrètement, il s’agit de rester plus longtemps au même endroit, de ralentir le rythme et de privilégier l’expérience quotidienne plutôt que la performance touristique. On ne “fait” plus un pays en dix jours : on s’installe dans un quartier, on adopte un café, on prend le bus avec les locaux, on commence à reconnaître les visages.

Pourquoi ralentir change tout

Ralentir, ce n’est pas uniquement une question de confort. C’est aussi une manière de voyager qui influence :

  • La qualité des souvenirs : on se rappelle mieux les lieux où l’on a vraiment vécu, pas seulement traversé.
  • Le budget : en restant plus longtemps, on peut négocier des tarifs mensuels pour l’hébergement, limiter les transports et cuisiner davantage.
  • Le stress : moins de déplacements veut dire moins de check-in, de valises, d’horaires serrés.
  • L’impact environnemental : ralentir, c’est aussi réduire le nombre de vols ou de longs trajets successifs.

Beaucoup de personnes qui découvrent le slow travel réalisent qu’elles se sentaient plus en vacances le matin à la terrasse d’un café de quartier, à observer la vie locale, que dans une course effrénée d’attractions touristiques.

Slow travel et travail à distance : un duo logique

Le slow travel est particulièrement adapté à celles et ceux qui peuvent travailler à distance. Quand le travail se fait depuis un ordinateur portable, rien n’oblige à rester dans sa ville d’origine. En revanche, enchaîner les déplacements toutes les semaines tout en travaillant à temps plein devient vite impraticable.

En adoptant un rythme plus lent, il est plus réaliste de conjuguer travail et voyage :

  • on loue un logement pour un mois ou plus, ce qui permet de s’installer vraiment ;
  • on repère un espace de travail confortable (café calme, espace de coworking, bureau à domicile) ;
  • on garde une routine (horaires fixes, plages de travail, moments dédiés à la découverte).
Astuce : plutôt que de multiplier les pays, il peut être intéressant de choisir un seul pays ou une seule région pendant plusieurs mois, et d’alterner entre deux ou trois villes bien connectées.

Comment préparer un premier séjour “slow”

On n’a pas besoin de tout changer du jour au lendemain. Un premier séjour peut prendre la forme d’un voyage-test d’un mois dans une seule ville, avec l’idée de conserver un rythme de travail proche de la normale.

Quelques pistes pour bien démarrer :

  • Choisir une ville avec une bonne connexion internet : idéalement, un endroit où les cafés ou les espaces de coworking sont faciles d’accès.
  • Louer un logement adapté au télétravail : bureau ou table confortable, chaise correcte, suffisamment de lumière, environnement relativement calme.
  • Définir une routine avant de partir : heures de travail, créneaux réservés aux visites, jours plus légers pour les déplacements ou les activités.
  • Prévoir une marge financière : même avec un budget maîtrisé, il y a toujours des dépenses imprévues (transport local, adaptations, changements de logement).

Quelques exemples de rythmes “slow”

Tout le monde ne conçoit pas le slow travel de la même façon. Voici quelques exemples de rythmes qui reviennent souvent chez les voyageurs au long cours :

  • 1 ville pendant 1 mois : idéal pour un premier test, en gardant la sécurité d’un seul point de chute.
  • 2 ou 3 villes dans un même pays sur 3 mois : on découvre des ambiances différentes, mais sans multiplier les frontières ni les transports.
  • 6 mois dans la même région chaque année : une manière d’alterner entre “chez soi” et un second point d’ancrage ailleurs.

Le slow travel n’est pas une règle à suivre à la lettre, mais plutôt une intention : celle de rester assez longtemps quelque part pour que le quotidien prenne le dessus sur la nouveauté permanente.

Ralentir pour mieux décider de la suite

Prendre son temps dans un endroit, c’est aussi l’occasion de voir si un mode de vie plus nomade ou plus mobile nous convient vraiment. Après quelques semaines ou quelques mois, on sait mieux si l’on a envie de repartir, de s’installer, ou de trouver un équilibre entre plusieurs lieux.

Le slow travel n’est pas une course aux kilomètres parcourus, mais une façon de laisser les lieux que l’on visite nous marquer vraiment. Et parfois, un seul séjour suffisamment long dans un endroit bien choisi peut avoir plus d’impact qu’une liste entière de pays cochés trop vite.